amir

Vers un nouveau pacte du travail : la CPME appelle à une refondation essentielle

Le 5 novembre dernier, lors du lancement de la conférence sociale, le président de la CPME a appelé à refonder notre rapport au travail autour de trois priorités : revaloriser, simplifier et mieux protéger. Une démarche indispensable pour renforcer les entreprises et redonner sens au travail.

Lors de son intervention, Amir Reza-Tofighi a rappelé avec force que parler du travail, c’est parler de ce qui tient un pays debout. Dans un moment où la radicalité domine, où les positions se durcissent et où les oppositions se multiplient, les entrepreneurs, eux, continuent de tenir : ils tiennent leurs équipes, leurs territoires et l’économie réelle. Mais ils attendent désormais un nouveau pacte du travail, fondé sur l’effort, la confiance et la responsabilité.

Ce nouveau pacte repose d’abord sur la nécessité urgente de revaloriser le travail. Aujourd’hui, 27 millions de salariés financent la protection sociale de 70 millions de personnes, une équation qui ne peut plus fonctionner durablement. À force d’accumuler les charges sur le travail, notre modèle a appauvri toute une génération de travailleurs et fragilisé les entreprises qui emploient en France. Sans réforme en profondeur du financement de la protection sociale, la revalorisation du travail restera hors de portée.

La modernisation du cadre du travail constitue le deuxième pilier de cette refondation. Le code du travail, toujours plus dense et plus complexe, décourage l’embauche, notamment dans les TPE-PME où personne ne peut maîtriser seul la totalité des règles relatives au temps de travail, aux arrêts maladie, aux congés, au télétravail ou encore aux visites médicales. Il devient indispensable de réinventer la contractualisation pour la rendre plus simple, plus lisible et plus flexible, sans jamais affaiblir la protection des salariés.

Enfin, la prévention de l’usure professionnelle et l’amélioration des conditions de travail sont essentielles. L’usure ne surgit pas à 57 ans : elle s’installe souvent dès les premières années de carrière. Il faut donc anticiper, adapter, accompagner. Cela implique une médecine du travail recentrée sur les salariés les plus exposés, mais aussi une transition de fin de carrière plus intelligente et progressive. Ce chantier doit également inclure une réflexion profonde sur les méthodes de management, à mener dans les entreprises privées comme dans la sphère publique.

Le message porté par notre président est fondamental : le pays a besoin d’un nouveau pacte pour redonner au travail son rôle d’émancipation, permettre aux entreprises d’embaucher plus sereinement et offrir à chacun un avenir construit par le travail. La CPME se tient prête à contribuer pleinement à cette transformation, à l'occasion de la Conférence Travail, Emploi Retraites.