AGIRC-ARRCO : la CPME ne signera pas un accord déséquilibré
L’AGIRC-ARRCO (régime de retraite complémentaire) est un modèle de gestion paritaire responsable. Les excédents éventuels proviennent intégralement des cotisations des salariés et des entreprises. Même s’il est vrai que la réforme des retraites en est mécaniquement à l’origine en raison du recul de l’âge légal de départ en retraite, il ne serait en aucun cas admissible que le gouvernement détourne ces sommes pour financer des dépenses qui lui reviennent. La CPME, profondément attachée au paritarisme de gestion, s’opposerait avec vigueur à tout prélèvement de ce type.
Cela étant dit, le projet d’accord sur les retraites complémentaires proposé à la signature des partenaires sociaux est totalement déséquilibré. Il fait droit à la quasi-totalité des demandes des syndicats de salariés en validant une augmentation des pensions de 4,9% et la suppression du malus de 10% pour les retraités actuels ou futurs.
En revanche, le projet d’accord balaye d’un revers de main le souhait de la CPME de voir réhaussées à 85% du SMIC net, les pensions minimales des personnes ressortissantes du régime qui ont travaillé toute leur vie. Accroître l’écart entre « la retraite minimale » et le « minimum vieillesse » (ASPA) versé à ceux qui n’ont pas cotisé pour leur retraite, nous semblait pourtant une mesure juste. Valoriser le travail, c’est aussi faire en sorte de privilégier ceux qui ont cotisé toute leur vie pour leur retraite.
Enfin, plutôt que de ne se préoccuper que des retraités, il aurait été logique d’envisager aussi une baisse des cotisations qui pèsent sur les actifs/cotisants et sur les entreprises. Une autre piste, comme nous l’avions suggéré, aurait été de travailler à l’ouverture d’un compte de capitalisation géré collectivement par les partenaires sociaux, à tous les salariés du secteur marchand. Ces points ne figurent malheureusement pas dans le projet.
La CPME considère donc que l’accord proposé à la signature est bancal. C’est la raison pour laquelle la Confédération des PME, première organisation patronale de France en nombre d’entreprises adhérentes, ne signera pas cet accord.